Lorsque nos pas nous mènent jusqu’au sommet des majestueuses ruines du château de Falkenstein, c’est un saisissant panorama qui s’offre à nous. Nous surplombons alors les voluptueuses ondulations des Vosges du Nord. Et nous discernons çà et là, dans les ressauts d’une forêt, qui a force de verdir nous semble noire, la complémentarité rougeoyante des crêtes rocheuses. L’œil attentif reconnaîtra le Waldeck, dressant son vertigineux donjon au-dessus des vallées. Et – phare moderne du Pays de Bitche – l’ancienne tour radio de Goetzenbruck s’offre comme un repère dans la houle de cet horizon d’émeraude. On perd son regard dans une immensité, qui rend la proximité insignifiante. Et pourtant, juste à côté de nous sommeillent les ruines d’un autre château de la Vasgovie : le Helfenstein. Oublié pour de nombreux siècles, il reste aujourd’hui encore le parent pauvre de nos forteresses. Rares sont les visiteurs qui en foulent les maigres vestiges… il suffit pourtant de faire quelques pas supplémentaires, comme l’avait fait il y a près d’un siècle Adolphe Malye, érudit et archéologue amateur, qui redonna son nom véritable à un rocher que l’on ne désignait plus que sous le nom de « Wachfelsen ».